En France, chaque année, près de 8 000 enfants naissent avec des troubles causés par le syndrome d’alcoolisation foetale (SAF). Cette pathologie résulte de l’exposition à l'alcool durant la vie intra-utérine. Touchant près de 500 000 malades en France, le syndrome d’alcoolisation foetale peut engendrer des conséquences sévères pouvant aller d’un trouble cognitif à des anomalies physiques. 

A l’occasion de la journée mondiale de sensibilisation au syndrome d’alcoolisation foetale (SAF), le 9 septembre, nous avons décidé de traiter le sujet de la consommation d’alcool pendant la grossesse et d’examiner les risques liés à cette pratique.

Qu’est-ce que le syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF) ?

Aujourd’hui, aucun spécialiste ne peut affirmer qu’un seul verre d’alcool soit sans risque pour le fœtus. Savez-vous pourquoi ? Parce que le syndrome d'alcoolisation foetale (SAF) est un trouble grave et irréversible, et qui peut survenir même avec une consommation modérée. 

Définition et manifestations du SAF

Le syndrome d'alcoolisation fœtale (SAF) fait partie de l'ensemble des troubles causés par l'alcoolisation fœtale (ETCAF), qui regroupe divers effets nocifs survenant chez les enfants exposés à l'alcool pendant la grossesse

Lorsqu'une femme enceinte consomme de l'alcool, celui-ci traverse la barrière placentaire, exposant directement le fœtus à des risques importants, notamment pour le développement de son système nerveux central. Les risques persistent également pendant la période d'allaitement. L'alcool peut encore passer dans le lait maternel et affecter le développement de l'enfant.

Ces troubles peuvent se manifester par des déficiences physiques, cognitives et comportementales. Les conséquences du SAF se prolongent au-delà de la naissance, impactant la vie entière des personnes touchées. Les manifestations du SAF incluent : 

  • des retards de croissance, 

  • un périmètre crânien réduit, 

  • des troubles du développement neurologique,

  • des malformations congénitales, 

  • une dysmorphie faciale, 

  • des troubles tels que des difficultés d'apprentissage, 

  • des problèmes de mémoire, 

  • des troubles du comportement comme l'hyperactivité ou une impulsivité marquée. 

Ces enfants peuvent aussi avoir des difficultés à s'adapter socialement, souffrir de troubles de l'attention et présenter des comportements inappropriés avec des inconnus.

En plus d'affecter le cerveau, l'alcool perturbe la croissance d'autres organes vitaux, notamment le cœur. Dans les cas les plus graves, des interventions chirurgicales sont parfois nécessaires pour corriger les malformations cardiaques chez les nouveaux-nés atteints de SAF.

Les conséquences à long terme pour l'enfant

Bien que les messages de prévention en direction des mamans et des futures mamans portent tout doucement leurs fruits, le dépistage et la prise en charge restent encore trop peu répandus. Ainsi, un grand nombre de personnes atteintes du SAF, en souffrent sans pour autant bénéficier d’un accompagnement adapté. Pourtant, ces troubles sont la première cause de handicap mental non génétique en France. 

Quel est le rôle des professionnels de santé dans la prévention du SAF ?

Les professionnels de santé jouent un rôle essentiel dans la prévention du syndrome d’alcoolisation foetale. Ils contribuent à réduire les risques liés à ces troubles grâce à la sensibilisation auprès des patients et la collaboration étroite entre collègues. 

Les recommandations pour les femmes enceintes

Les recommandations pour les femmes enceintes sont claires et fermes : aucune consommation d'alcool ne doit être tolérée dès le début de la grossesse, pendant et même avant si une grossesse est envisagée. Chaque année, le 9 septembre, une campagne nationale est lancée pour sensibiliser non seulement les femmes enceintes, mais aussi leur entourage, à l'importance du zéro alcool pendant la grossesse. Le fœtus, particulièrement vulnérable aux effets de l'alcool dès les premiers stades de son développement, nécessite cette protection absolue.

Pour soutenir les femmes enceintes dans cette démarche, plusieurs dispositifs sont disponibles. Elles peuvent trouver des informations essentielles pour protéger la santé de leur enfant sur le site Agir pour bébé. Si s'abstenir de boire de l'alcool devient une source de stress, elles peuvent contacter Alcool Info Service au 0 980 980 930, accessible 7 jours sur 7, ou consulter leur site alcool-info-service.fr dans la rubrique dédiée à l'alcool et à la grossesse. Ces ressources offrent un soutien précieux, avec l'accompagnement de professionnels expérimentés. Enfin, il est fortement conseillé de se rapprocher de son médecin traitant ou de son pharmacien pour obtenir une aide adaptée à chaque situation.

Comment prévenir le SAF et protéger son enfant ?

Prévenir le syndrome d'alcoolisation fœtale (SAF) est un enjeu crucial pour protéger la santé de son enfant. La mesure la plus efficace est simple : éviter toute consommation d'alcool dès le début de la grossesse. En effet, le fœtus est particulièrement vulnérable aux effets de l'alcool, surtout pendant les premières semaines de développement, souvent avant même que la grossesse ne soit confirmée.

Il est également essentiel de sensibiliser l'entourage à l'importance du zéro alcool pendant cette période. Le soutien des proches joue un rôle clé pour encourager les futures mamans à s'abstenir complètement. 

 

Sources :

https://www.santepubliquefrance.fr/les-actualites/2020/zero-alcool-pendant-la-grossesse-un-message-pour-tous

https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2013-09/troubles_causes_par_lalcoolisation_foetale_reperage_-_fiche_memo.pdf

 

Cet article a été rédigé par Elodie Duqueenne en 2020 et mis à jour par Xavier Mosnier-Thoumas en 2024